Ces fous qui dérangent

Introduction

Au-delà du droit des obligations et celui de la responsabilité civile, Jean-Louis Beaudouin s’est aussi intéressé aux droits fondamentaux de la personne humaine. C’est pour rendre hommage à cette facette un peu moins connue de sa carrière que j’ai décidé d’écrire sur l’exercice des droit à l’autodétermination des personnes souffrant de maladie mentale. Ainsi, dans le présent texte, je tenterai de présenter comment les postulats traditionnels de la notion de droit subjectifs s’arriment mal avec le droit à l’intégrité et à l’autodétermination en présence d’une maladie mentale. J’essaierai d’analyser comment les préjugés à l’égard de ces personnes font en sorte que la protection sociale de leur capacité s’étiole pour cause de « dérangerosité » en leur imposant, dans les faits, la soumission volontaire ou forcée au corps médical. En d’autres termes, pour reprendre les termes de Jean-Louis Beaudouin lui-même, je plaiderai pour le respect de leur marginalité et de leur différence ou, autrement dit, de leur dignité humaine.

Sommaire de la contribution :

1. L’épistémologie traditionnelle du droit subjectif

2. Le cas de la personne souffrant d’une maladie mentale

2.1 La liberté de refuser en présence d’une maladie mentale

Ce contenu a été mis à jour le 23 août 2014 à 12 h 36 min.